Undoverside

mixedmedia 


2023

Ce projet de recherche graphique tend à exploiter les limites de décence des modèles d’apprentissage machine avec des commandes autour de la visualisation d’une sexualité socialement décadente : orgie, domination, soumission, révélation d’une consommation animale de l’acte sexuel, si frénétique qu’il augure une fonte des corps les uns dans les autres. De fait, l’esthétique de ce modèle (VQGAN) permettait un effffet de fusion entre la chair et le cuir, rendant les limites entre les êtres indiscernables, comme si ce rendez-vous dionysiaque avait un pouvoir sur les rapports entre individu·eu·e et collectivité, entre intériorité et extériorité, entre nudité et vêtement, entre attache et liberté, entre plaisir et souffffrance. De plus, l’installation permet de mettre en relation ces images et le contexte réaliste de production de ces images à travers la disposition d’artefacts propres au milieu BDSM et à la pornographie. Les petites images au mur rappellent l’ambivalence du système de spectation : les spectateur·ices s’observent ell·eux-même par le biais du dispositif pornographique qui, de par la multiplicité des cadres, évoque le panoptique érotique, spécifique aux environnements numériques. Le harnais comme relique d'une transformabilité du rôle dans l'acte sexuel est suspendu à un ceintre, en attente d'être porté. Écoutée par un microphone indiscret pendant du plafond, observée par une caméra sur trépied, l'installation semble représenter une scène d'un fifilm postpornographique au sein duquel les objets deviennent les protagonistes, le symbole qu'ils portent suffiffisant à déployer une charge de désir et de voyeurisme. Le corps, élément central du sexe, est ici remplacé par le dispositif cinématographique mis en scène, le vêtement, et l'image générée par IA, mais son absence ne fait que souligner son omniprésence dans l'esprit des spectateur·ices.
    



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